CHAN KAI YUEN
陳啟元


            ARTISTE / TEXTE




LA VAGUE

2017

Vidéo de 01:08 min

Il n’y a pas à dire, nous les hommes à tête de choux, n’avons pas plus de cervelle que les poulets qui, habituellement, dans les vidéos de Chan Kai Yuen, jouent le rôle de messager de ses histoires sans nom dont nous sommes encore et toujours les incorrigible « zéro ».Car c’est de cela qu’il s’agit, du devenir néant qui nous anime.
Surface ou plénitude ? Intérieur plein ou peau recouvrant un vide abyssal ? Construction ininterrompue ou destruction constante de ce qui de toute façon ne tient pas ? Car jamais, surtout sous les coups de boutoir de la vague, la seule et unique vague qui nous emporte toujours plus loin, toujours sur place puisque d’elle nous naissons, par elle nous sommes roulés et roulés encore, faits et finalement défaits et refaits, nous ne pouvons tenir bien longtemps.
Et encore car, magie des images mobiles, tout revient et recommence qui peut être « monté » dans un sens puis dans l’autre !

Oui, voilà ce que nous sommes, nous les prétentieux dont la tête de choux est moins un trophée qu’un aveu. Nous ne somme que « ÇA » ! Un peu de matière molle qui se tient mais qui ne résiste pas à la moindre intensité un peu violente !
Et puis surtout, comment ne pas le VOIR ici, ce que nous sommes n’est rien d’autre qu’une hallucination irradiant d’un nuage et s’effaçant en lui comme s’il était un coin d’une paupière immense invisible à l’œil nu qui bat et nettoie le paysage du ciel sans souci de ce qui y est apparu, instant magique, oui, instant fugace, oui, signature du néant sur l’orbe du rêve, oui.   

Jean-Louis Poitevin